C’est un terme que j’ai entendu à de multiples reprises dans un contexte PLM/MRO. La dernière en date était un grand groupe qui assure l’intégration et le support de drones. L’administrateur, un peu esseulé sur l’utilisation de la solution PLM se définissait comme le responsable de la donnée. Et je trouve que la qualification était tout à fait appropriée, surtout dans le contexte dans lequel la démarche PLM avait été mise en place.

Au début du programme de support des drones, l’organisme avait été audité. Il y avait un manque de maîtrise du contenu des systèmes livrés et maintenus. Il avait donc été décidé de mettre en place une « solution PLM » qui pourrait traiter autant la partie conception que la partie support. J’ai récemment retrouvé ce nom de poste dans le milieu automobile et je pense qu’il devrait se répandre de plus en plus. Et je vous propose donc ce sondage suivant:

[yop_poll id= »6″]

 

Une responsabilité distribuée?

Dans la majeure partie des entreprises que je rencontre je n’avais encore jamais eu à faire à une vision si claire de la responsabilité de la donnée. En général la donnée est assez distribuée et les responsabilités sont distribuées de la même manière. On peut donc tout de même parler de responsable de la donnée si on contextualise les responsabilités dans un périmètre limité. Peut-on attribuer cette responsabilité à un DSI? la distribuer ensuite selon la taille de l’entreprise? Je pense que oui, mais il faut s’assurer de pouvoir en évaluer une performance unique.

Les axes de travail du responsable de la donnée

Et oui, le problème un jour ou l’autre remonte à la direction. Il y a un incident, ou si on est plus chanceux, il y a juste une personne qui ne retrouve pas certaines données. Il peut alors y avoir plusieurs hypothèses:

  • On sait où est la donnée, mais il est compliqué de l’exploiter pour des problèmes IT (systèmes différents,…)
  • On ne sait pas où est la données, elle existe mais il n’y a pas de pointeur connu vers cette données (ou de système de recherche performant)
  • La donnée a disparu (changement de système, migration incomplète,…)

J’ai moi-même vécu ce cas dans mon premier poste d’ingénieur process. J’étais en charge de lancer l’assemblage de nouveaux bancs de vieillissement d’oscillateurs thermostatés. Les plans de ces bancs de test et des cartes qui le composaient, étaient sur un vieux PC tournant sous dos avec un logiciel de CAO électronique que seul un technicien proche de la retraite pouvait utiliser. Si la hausse de la production avait eu lieu 2-3 ans plus tard, nous aurions eu beaucoup de mal à refaire ces bancs.

Il y a donc trois axes dans la responsabilité de la donnée:

  • Temporel qui doit prendre en compte la gestion d’obsolescence des outils d’exploitation des données.
  • Positionnel/Relationnel qui doit prendre en compte la capacité à retrouver la donnée.
  • d’Intégrité de la donnée. En remontant la responsabilité de la donnée au DSI, ce dernier devra avoir une vraie maîtrise de ces trois composantes.

Maîtrise de la diversité croissante des services web

La question vient ensuite des supports. C’est bien beau de vouloir avoir de forts objectifs sur la capacité à maîtriser la qualité de la donnée, son emplacement et son exploitabilité dans le temps, il y a de toute façon des outils, demandés par les utilisateurs, qui vous mettrons des bâtons dans les roues. Aujourd’hui, et de plus en plus, les services web se multiplient. Le cloud est proposé par toutes les solutions. Il devient donc important de prendre le contrôle sur l’impact de ces mutations sur la donnée.

Je conseille donc aux organisations de se muscler sur le sujet. C’est un point où il est important d’avoir une collaboration entre l’IT métier et l’IT technique. Ce dernier donnera son avis sur les systèmes de données utilisés. Il sera bon aussi d’intégrer à toutes les initiatives d’acquisition de logiciels mais aussi aux audits réguliers des systèmes d’informations, une « score-card » orientée donnée qui devra juger les 3 axes:

  • pérennité de la donnée
  • localisation de la donnée
  • justesse de la donnée

 

Posted by Yoann Maingon

Consultant PLM avec des expériences autant côté métier que dans l'implémentation technique de solutions PLM et d'intégrations de systèmes, je partage avec vous mes expériences, mes recherches et mes développements à travers ce blog.

3 Comments

  1. Je crois qu’il y a en fait plusieurs responsabilités autour des données. Je ne parle ci-après que des données sous le contrôle du Système d’Information de l’Entreprise, en fait des données gérées par des applications.

    Dès lors la mission ici décrite me semble reposer sur le problème de l’ urbanisation du Système d’ Information de l’ Entreprise. C’est ce que j’ai tenté de préciser dans le document disponible sur le site du PLM Lab (rubrique Nos publications)
    http://www.plmlab.fr/uploads/documents/public/jjug/b41028%20une_introduction_au_PLM%20%20%20Urbanisation%20du%20SI%20v1.3.pdf

    Les applications étant en place, il s’agit ensuite d’assurer la qualité des multiples informations élémentaires qui sont, elles, sous la responsabilité de nombreuses personnes, dans le cadre d’une procédure de Gestion de Configuration robuste. C’était l’objet de l’article paru dans la revue Harvest n° 110 de mai 2008, .il est reproduit à l’adresse :
    http://www.plmlab.fr/uploads/documents/public/jjug/HV110_JJUG.pdf

    Je crois que la dernière conférence Back to Basics consacrée à la Gestion de Configuration a démontré combien cette discipline joue un rôle clé dans une démarche PLM. Parler des mêmes « choses » dans l’Entreprise (maintenant souvent Etendue), synchroniser les évolutions est toujours un processus souvent perfectible …
    Nous aborderons probablement un jour la question des composants logiciels enfouis dans presque tous les produits modernes. Je ne doute pas que quelques questions élémentaires, comme nous en avons l’habitude au PLM Lab, permettront de clarifier la situation quelque peu complexe aujourd’hui.

    1. Merci Jean-Jacques pour ton commentaire.
      Le premier lien n’est pas fonctionnel.
      Le sujet de mon article est aussi de dire que non seulement il y a une responsabilité sur la donnée (constat un peu trivial) mais qu’il est important voir nécessaire de suivre des indicateurs sur la qualité de cette donnée. J’ai d’ailleurs vu ce type d’indicateur chez Massey Ferguson sur des cohérence de nomenclatures. Je vais essayer de leur demander de partager leur experience sur le sujet.

      1. je ne comprends pas : pour moi les 2 liens sont complets et fonctionnels même si dans le message n’apparait qu’une partie du http. Mais quand je glisse la souris dessus, c’est bien le lien complet qui apparait alors et renvoie vers le document disponible sur le site du PLM Lab.
        Si ce n’est pas le cas pour toi, il faut que nous comprenions la source éventuelle du problème.

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